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affaires en pétroles et qui avait organisé une caisse de liquidation (chap. vii, §§ 8 et 13), a en 1885 étendu ses opérations aux transactions sur les diverses valeurs industrielles, à l’exception des fonds publics. Le Consolidated stock and petroleum Exchange of New-York est devenu un second Stock Exchange, où les droits d’admission sont bien moindres et où peut-être les garanties offertes au public le sont aussi. Les commissions qu’il perçoit sont inférieures. Il compte 2.403 membres. Il a eu le mérite de créer une chambre de liquidation, Clearing House, et cette pratique s’imposera sans doute au Stock Exchange.

VIII. — Dans les bourses allemandes, au moins dans les principales, à Berlin et à Vienne, les opérations sur les valeurs peuvent se traiter librement et il n’y a point de monopole semblable à celui de nos agents de change. La police de la bourse est faite à Berlin par le Collège des anciens des marchands, à Vienne par la Chambre de commerce. Un certain nombre de courtiers assermentés, maklers, arrêtent la cote. Les différents courtiers se font des spécialités pour certaines valeurs, en sorte qu’en fait le public qui veut faire des opérations de placement ou spéculer est toujours forcé de s’adresser à un intermédiaire professionnel. Comme, d’après la loi allemande, les courtiers assermentés ne doivent être garants dans aucun cas des affaires qu’ils traitent et que les courtiers non assermentés n’offrent pas toujours des garanties suffisantes, il s’est établi à Berlin des banques de courtiers (makler banken), qui s’occupent presque exclusivement et sur une grande échelle des affaires à terme en offrant aux clients leur propre garantie. Les grandes banques sont représentées à la Bourse par des courtiers qui traitent pour elles. Elles ont joué un rôle très actif dans les spéculations qui ont abouti au krach de 1873 et dans celles de 1889. Partout ces corporations, qu’elles soient publiques ou privées, exercent sur leurs membres une action disciplinaire et