Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/374

Cette page n’a pas encore été corrigée

disciplinaire pour assurer de bons rapports de confraternité entre ses membres et régler la concurrence que pour protéger leurs clients contre eux[1].

A côté du Stock Exchange, il y a aussi un marché libre appelé the Street, par opposition à the House ; mais il est loin d’avoir l’importance de la Coulisse de Paris, et cela se comprend, étant donné le chiffre élevé des membres du Stock Exchange comparé aux soixante titulaires de la corbeille parisienne. The Street ne comprend que ces agences secondaires, appelées Bucket shops, qui offrent à leur clientèle de faire purement et simplement des paris sur les différences, ce qui en cette forme n’est pas admis au Stock Exchange, ou qui opèrent sur des quantités de titres inférieures à celles fixées par ses règlements.

A New-York, le Stock Exchange, qui a son siège dans Wall Street, a la même organisation que le Stock Exchange anglais. Le droit d’entrée est de 1.000 dollars. Le comité directeur doit veiller à ce que le nombre des membres ne devienne pas trop considérable par suite de nouvelles admissions. Il comprend environ 1.100 membres. Les places existantes peuvent être vendues comme un fonds de commerce, sauf l’agrément du successeur par le comité directeur, et leur prix varie selon leur clientèle : 25.000 dollars est un prix fréquemment obtenu. Les principaux banquiers font partie du Stock-Exchange, et une certaine respectabilité est attachée à cette qualité. Une association rivale, the open board of Brokers, qui s’était constituée en 1863, a fusionné avec elle en 1879. La liberté légale a abouti là aussi à la formation d’une corporation très strictement fermée[2]. Cependant en dehors du Stock Exchange il s’est créé divers centres d’opérations spéciaux à certaines catégories de valeurs. La corporation, qui s’était formée pour traiter les

  1. The Economist, 1er novembre 1890 : the business morality of the Stock Exchange, et 5 mars 1892 : Stock Exchange rules and speculative rigs.
  2. V. art. dans the North American Review de novembre 1888 : Wall Street as an economic factor. Comme toutes les corporations commerciales américaines, le Stock Exchange de New-York est en même temps une société de secours mutuels pour ses membres et en cas de décès il alloue à leurs héritiers une somme de 10.000 dollars.