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VII. — Le Stock-Exchange n’est pas une institution publique, quoiqu’il en ait assumé toutes les charges et que the House, comme on l’appelle, ait en réalité la même place dans l’organisation financière de l’Angleterre que le Parquet chez nous. Une société anonyme au capital de 240.000 l. st. partagé en actions de 20 livres[1] est propriétaire de la maison où se réunissent les membres de l’association. On ne peut devenir actionnaire que si l’on est déjà membre de l’association et l’on n’est reçu en cette qualité qu’en payant des droits d’entrée élevés et en étant agréé par le Comité directeur. En fait, jamais une personne présentant les garanties pécuniaires suffisantes n’a été exclue : le nombre de ses membres, qui était de 1.400 en 1870, de 2.500 en 1880, s’est peu à peu accru jusqu’à 3.200 en 1890. Ils se partagent en brokers et stock dealers ou jobbers, ainsi qu’on les appelle usuellement. Le broker est un courtier ; c’est à lui que s’adressent les particuliers pour acheter ou pour vendre ; mais il ne cherche pas lui-même la contre-partie dans le public ; pour remplir les ordres, il s’adresse à un stock dealer ou marchand de titres. Il y a donc entre les capitalistes acheteurs et vendeurs deux intermédiaires au lieu d’un ; mais les courtages sont sensiblement inférieurs à ceux de nos agents de change. Le règlement du Stock-Exchange oblige chaque stock dealer à faire pour chaque valeur cotée un prix auquel il soit prêt à en acheter pour 1.000 livres st. au moins, et à offrir de vendre pareille quantité à un autre prix. De là la double indication ask et bid de la cote de Londres. Cette règle a pour but d’offrir aux possesseurs de titres le moyen de les réaliser à peu près chaque jour ; mais elle n’est pas

  1. Ces actions valaient, en 1889, 155 livres.