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d’eux les organisations nouvelles que réclamait le développement des affaires. Non seulement les banquiers et les grandes sociétés financières vendent de plus en plus des titres à bureau ouvert, pratique très favorable à la petite épargne ; mais encore la coulisse a pris une position considérable sur le marché financier. On appelle ainsi les maisons financières qui font des opérations analogues à celles des agents. Elles ne devraient les faire que sur les valeurs non admises à la cote, sur ce qu’on appelle le marché en banque ; mais en fait elles les font aussi sur la rente et les autres valeurs admises à la cote. Quoiqu’on ne puisse poursuivre devant les tribunaux, en cas de contestation, l’exécution de ces dernières opérations, le cas est si rare qu’une partie considérable du public de la Bourse s’adresse de préférence à la Coulisse[1]. En effet, elle perçoit sur les opérations à terme et les reports des courtages qui souvent ne sont que le quart de ceux perçus par les agents ; puis elle n’a pour les valeurs qu’une liquidation par mois, tandis que le Parquet en a établi une par quinzaine, ce qui diminue les charges des spéculateurs.

La Coulisse se réunit à la Bourse l’après-midi ; elle opère sous le pérystile et même pour les rentes à côté de la corbeille des agents de change. La petite Bourse du soir, qu’elle tient dans la belle saison sur le boulevard et en hiver dans le hall du Crédit Lyonnais, a presque autant d’importance que la bourse officielle de l’après-midi. Dans les moments où la spéculation est animée, elle rend de grands services.

La Coulisse a organisé une liquidation centrale pour les affaires en rentes et une autre pour les affaires en valeurs sur le modèle de celle instituée par les agents de change. Elle a en tout imité leur organisation. C’est ainsi qu’elle a fini par se donner une chambre syndicale pour la coulisse des rentes et une autre pour la coulisse des valeurs.

Au commencement de 1892, on comptait à Paris 43 maisons

  1. Souvent les agents de change de province, qui veulent jouer à la Bourse de Paris, s’adressent aux maisons de coulisse de préférence à leurs confrères du Parquet.