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valeurs industrielles locales, charbonnages, usines sidérurgiques, salines, filatures. Lyon était un centre de spéculations actif jusqu’en 1882 ; mais il ne s’est jamais complètement relevé du désastre qu’il éprouva alors par l’effondrement de l’Union générale et de la Banque du Rhône et de la Loire. L’Angleterre est peut-être le pays où les bourses de second ordre, Leeds, Liverpool, Manchester, et surtout celles d’Écosse, ont le mieux su retenir le marché de certaines valeurs étrangères ; mais elles ne prétendent pas rivaliser avec le Stock Exchange pour les fonds internationaux dont il est le marché régulateur incontesté dans le monde[1].

Avant de décrire l’organisation des principales bourses, remarquons que partout des corporations y ont en fait, sinon en droit, le monopole des transactions sur les valeurs mobilières. Ce monopole se soutient parce que ces corporations règlent presque exclusivement les immenses opérations qui passent entre leurs mains par voie de compensation, comme les caisses de liquidation des opérations à terme le font pour les marchandises (chap. vii, § 13).

Le décret organique du 7 octobre 1890 sur les agents de change de Paris l’indique dans ces deux articles :

Art. 66. — Toutes les opérations engagées chez chaque agent de change par un même donneur d’ordres sont compensées en deniers et en titres de même nature. — Les opérations engagées chez plusieurs agents de change par un ou plusieurs donneurs d’ordres peuvent de même être compensées, si les diverses parties intéressées y consentent.

Art. 68. — Toutes les opérations faites entre agents de change sont soumises à une liquidation centrale effectuée par les soins de la Chambre syndicale. Par l’effet de cette liquidation, toutes les opérations entre agents de change sont compensées de façon à faire ressortir le solde en deniers ou en titres à la charge ou au profit de chacun d’eux ; les différents soldes débiteurs ou créditeurs sont réglés par l’intermédiaire de la Chambre syndicale.

  1. V. l’excellent ouvrage de M. Alfred Neymarck, De l’organisation des marchés financiers en France et à l’étranger (Guillaumin, 1884) et the Stock Exchanges of London, Paris and New-York, a comparison by G. Rutledge Gibson (New York, Putnam, 1889).