Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les marchés contenant cette faculté de dédit sont naturellement conclus à des cours un peu plus élevés que les marchés fermes pour le même mois : c’est cet avantage qui détermine la contre-partie à accepter l’éventualité du dédit.

Quand un spéculateur veut se mettre à l’abri des variations des cours dans un sens ou dans l’autre, il achètera et vendra à terme en payant une prime dans les deux cas ; il réclamera suivant l’événement l’exécution de l’un ou de l’autre des deux marchés en abandonnant la prime sur celui qui ne sera pas exécuté. Ces deux opérations peuvent être faites avec des individus différents. Mais un seul négociant qui croit pour sa part à la stabilité des cours, peut aussi, moyennant une prime double de la prime ordinaire, accorder à un autre négociant la faculté de se déclarer à son choix dans un certain délai vendeur ou acheteur d’une quantité donnée. C’est là le marché à double prime qu’on appelle option sur les places anglaises et américaines.

Dans les marchés avec facultés, le vendeur ou l’acheteur se réserve le droit de livrer ou d’exiger à l’époque indiquée le double ou le triple de la quantité achetée ferme au prix convenu. Le vendeur paie cette faculté en vendant au-dessous, l’acheteur en achetant au-dessus du cours.

On voit très bien l’utilité que les facultés peuvent avoir pour les opérations d’approvisionnement. A tel prix, un négociant réalisera aussi largement que possible, tandis qu’un autre ayant une prévision contraire croira agir sagement en augmentant ses approvisionnements.

Les marchés à prime et les options servent d’assurances à des négociants dont la position est trop chargée dans un sens (§ 2), et ils ont à ce titre un rôle nécessaire dans l’ensemble des transactions. Néanmoins, c’est surtout sous cette forme que l’élément parasite du jeu s’introduit dans les bourses de commerce (§ 15).

XI. — Plus le commerce s’étend par la communication des marchés, plus les opérations à terme deviennent l’instrument de combinaisons variées. [fin page262-263]