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chap. vi, §11). L’établissement de ces types est une chose fort délicate. Les spéculateurs qui veulent accaparer le marché cherchent à les réduire le plus possible de manière à diminuer les facilités qu’ont les vendeurs à découvert de se dégager par une livraison effective. C’est un des points qui exigent le plus d’attention de la part des corporations commerciales chargées de régler les marchés.

Elles ont dû aussi organiser les arbitrages et les expertises auxquels donnent lieu les livraisons de marchandises dans les marchés conclus dans ces conditions.

Il a fallu encore, pour s’accommoder à la rapidité nécessaire à ce genre de transactions, déterminer les lieux et heures où elles s’opéreraient ; obliger les courtiers à les quoter ; arrêter chaque jour la cote des cours pratiqués, enfin déterminer les unités de quantité sur lesquelles porteraient ces marchés. Ces unités sont toujours élevées. (Au Havre on ne fait de marchés à terme sur les cotons que par 50 balles pesant 10.000 kilos.) On a voulu écarter de ces spéculations les personnes étrangères aux affaires ou qui n’ont pas les moyens suffisants pour les entreprendre. C’est une mesure essentiellement moralisatrice.

Il a fallu enfin fixer les époques de liquidation et déterminer de quelle manière serait arrêtée la cote aux jours de liquidation, de manière à servir de base au règlement des affaires qui doivent se solder, non par une livraison effective, mais par le paiement d’une différence.

Comme on l’a vu, les termes pour lesquels les ventes à terme peuvent être faites sont multipliés et étendus. On n’a pu les restreindre au mois prochain, comme les affaires sur les valeurs mobilières. En effet les ventes à terme de marchandises ont pour objet dernier d’assurer l’approvisionnement de la consommation ou de l’industrie.

Les marchés à terme sur marchandises ne pouvant être exécutés qu’avec une certaine latitude de temps, le vendeur