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primitifs ou fondateurs, qui, en 1879, s’étaient partagé 70.000 actions, n’en avaient plus que 6.659 en 1880 et 1.900 seulement au jour de la liquidation.

Le cours des actions du Crédit général français a été faussé à plusieurs reprises par des manœuvres qu’un arrêt de la Cour de Paris du 8 mars 1887 a décrites en ces termes :

Considérant que, lors de la première augmentation du capital, un syndicat s’est formé sous la direction de d’Erlanger et d’un membre du conseil d’administration du Crédit général français pour l’écoulement sur le marché des 62.708 actions nouvelles souscrites chez les prévenus et que la liquidation de ce syndicat a procuré un bénéfice de 112 fr. 25 par action ; considérant qu’à la suite de la seconde augmentation un second syndicat a été constitué sous la même direction pour le placement des 75.763 actions appartenant aux clients d’Erlanger et des frères Berthier, et qu’après la vente des titres chaque action a bénéficié de 90 francs ; considérant que le 14 septembre 1881 un troisième syndicat portant sur 30.000 titres a été organisé par les frères Berthier, qu’il a pris fin le 30 septembre, laissant un avantage de 1.505 fr. 25 à chacune des 300 parts qui le composaient ;

Considérant enfin que le 21 septembre de la même année un dernier syndicat, ayant à sa tête les trois prévenus, a été constitué dans le but d’acheter et de revendre 50.000 actions pour soutenir les cours ;

Qu’au mois d’octobre le Crédit général français, qui servait d’intermédiaire à ce syndicat, comme aux trois autres, en a repris pour son compte les opérations, puis qu’au mois d’avril 1882 les prévenus sont replacés dans leur position primitive en remettant au Crédit général français, en remboursement de ses avances s’élevant à près de 14 millions et demi, une somme de deux millions environ en espèces, un certain nombre de titres et de créances ;

Considérant que les plaignants relèvent : — 1° l’achat pour le compte du Crédit général français, en 1880, 1881 et 1882, d’une certaine quantité d’actions industrielles actuellement dépréciées provenant de la participation d’Erlanger et Berthier frères ; — 2° la remise faite en avril 1882 par les trois prévenus au Crédit général français en paiement de ses avances au sujet du syndicat, dit des 50.000 titres, de valeurs aujourd’hui mauvaises et de créances devenues irrécouvrables…

La Cour a d’ailleurs acquitté les prévenus pour divers motifs,