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CHAPITRE IV

LA PLUS-VALUE FONCIÈRE ET LES SPÉCULATIONS SUR LE SOL


  1. Comment l’argent est devenu la représentation du capital. L’accroissement automatique de la valeur du sol et la thèse de l’unearned increment d’Henri George.
  2. La réalité des faits dans l’Europe Occidentale.
  3. La plus-value des terres en Russie et dans le Far-West américain.
  4. Les spéculations foncières aux États-Unis.
  5. La crise agricole et les fermes abandonnées dans les États de l’Est.
  6. La hausse du taux de capitalisation du revenu foncier et ses conséquences sociales.
  7. La terre et l’argent, ou les dangers de l’hypothèque.
  8. L’accroissement de la dette hypothécaire en Europe ;
  9. Aux États-Unis et en Australie.
  10. La mobilisation du sol et les institutions de crédit foncier.
  11. Le Crédit foncier de France.
  12. Les sociétés immobilières et les crises spéciales à la propriété urbaine.
  13. La défense de la propriété : institutions protectrices des petits patrimoines et organisation du crédit.

I. — Au milieu du grand développement de la richesse mobilière, que devient la terre, qui est sans métaphore le support réel et solide de tout cet édifice ?

La valeur foncière se compose de deux éléments étroitement mélangés et dont l’importance relative varie incessamment, en sorte que la théorie seule les distingue et que la pratique a toujours vu avec raison dans la terre un capital comme les autres.

La qualité que le sol a de servir de matrice aux phénomènes de la végétation et de support à l’habitation humaine, les éléments assimilables contenus dans son sein, les arbres et les herbes qu’elle produit spontanément, les eaux qui sillonnent sa surface, voilà le don primitif de Dieu fait aux hommes pour leur rendre le travail possible.

Non seulement le travail actuel est nécessaire pour tirer parti de la terre[1], mais il y faut encore des incorporations [fin page115]

  1. L’occupation est, dira-t-on, antérieure au travail ; mais elle est la préparation et la condition du travail. Les lois des États-Unis, du Canada, de l’Australie ont toutes eu pour but de subordonner la puissance acquisitive de l’occupation à un certain travail effectif. Les faits contraires qui se produisent sont considérés comme des abus (V. plus loin, § 4).