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Baring. Depuis plus d’un mois déjà Londres vendait à Paris ses meilleures valeurs étrangères, ses fonds Égyptiens et Russes[1]. Sans ce secours donné par la Banque de France, les catastrophes se fussent succédé au Stock Exchange et, par une répercussion inévitable, les cours de notre Bourse eussent été brusquement précipités, au grand dommage de l’épargne nationale, au lieu de se tasser lentement. Le gouvernement russe a prêté en même temps à la Banque d’Angleterre 37 millions et demi de francs pour six mois à 5 p. 100 et la Reichsbank de Berlin a eu soin de suspendre ses demandes d’or sur Londres[2].

C’est ainsi que les rivalités politiques cèdent devant la solidarité des intérêts économiques. Les hommes qui vivent dans l’avenir peuvent donc nourrir l’espérance que la nécessité de la paix s’imposera de plus en plus aux gouvernements.

    face aux paiements qu’ils avaient à faire aux États-Unis. Ils ont retiré une grande partie des fonds qu’ils avaient dans les banques australiennes et ont fait faire des envois d’or considérables de Sidney à San-Francisco. Cela a précipité en Australie l’explosion d’une crise financière que des causes propres à ce pays préparaient d’ailleurs depuis longtemps. V. the Economist du 3 janvier 1892.

  1. V. the Economist 18 octobre 1890, et Journal des Economistes, décembre 1890.
  2. En juin 1891, la Banque de France, pour empêcher que les retraits d’or prévus pour l’été à la Banque d’Angleterre ne provoquent une crise monétaire à Londres, s’est, dit-on, engagée à l’avance à revendre l’or qu’elle avait fait venir de New-York au même prix auquel elle l’avait acheté. V. the Economist, 13 juin 1891. Nous ne savons pas si cette transaction a eu lieu.