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XI. — En réalité, dans l’état actuel des faits ce n’est point dans les pays de mines qu’il faut aller chercher des métaux précieux quand on en a besoin.

Les vieilles nations Européennes ont, pendant les siècles de leur hégémonie commerciale et pendant leur rapide développement manufacturier des cent dernières années, accumulé une somme de capitaux qui les a rendues créancières de toutes les autres parties du globe. Ces capitaux sont représentés par des placements industriels : chemins de fer, usines, banques, maisons de commerce fondées dans les pays lointains et par les titres des emprunts d’États, qui tous ont dû être négociés sur leurs marchés. Les revenus de ces placements arrivent chaque année sur ces places sous forme de marchandises, ce qui explique les énormes excédents d’importations de tous les pays anciens tandis que les pays neufs ont généralement des excédents d’exportations. Ils viennent aussi, pour une partie, sous la forme d’espèces métalliques et y augmentent les capitaux disponibles. Hambourg, Francfort, Amsterdam, Bâle, Genève, dès le siècle dernier, étaient les grands réservoirs des capitaux et du numéraire, qui consistait alors exclusivement en métal blanc. Depuis 1815, Paris et Londres, et après 1871 Berlin les ont remplacés dans ce rôle et sont devenus les métropoles financières du monde. C’est à Londres que l’on vient s’approvisionner d’argent pour toutes les transactions avec l’extrême Orient. Quand la Russie et l’Australie, qui produisent de l’or, quand le Mexique ou la