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LES TORTURES

les portes, les murailles, la tuile, le fer, les pierres de taille, les voûtes, les geôliers, les porte-clefs, les instructeurs. — Un lion enchaîné dans une bergerie n’eût pas donné plus d’inquiétudes que la Reine n’en donnait à ces bourreaux.

Elle cependant, elle était de plus en plus résignée chaque jour. Elle comprenait, à toutes ces barbaries redoublées, que sa dernière heure approchait enfin : elle n’avait plus d’autre occupation que de prier le ciel. Un jour qu’elle était à genoux elle aperçut dans un cachot qui était en face du sien une religieuse qui priait avec une ardeur sans égale : cette religieuse priait pour la Reine. — Ces deux captives se comprirent du fond de cet abîme et elles se montrèrent le ciel.

Ces journées si tristes, si sombres et si brûlantes du mois d’août firent place aux journées si tristes, si sombres et si froides du mois de septembre ; tout d’un coup la chaleur nauséabonde du cachot fit place à un froid