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DE LA REINE.

clou en entrant dans son cachot. C’était un simple bijou en or émaillé que lui avait donné sa mère alors qu’elle n’était encore qu’une jeune fille ignorante de la vie. Cette montre ne l’avait jamais quittée : elle lui rappelait des heures si douces ! dauphine et reine de France, à Versailles et dans le donjon du Temple, elle n’avait pas eu d’autre montre. Ce bijou lui fut enlevé de par la nation, et elle pleura beaucoup quand elle livra aux commissaires de la République ce cadeau que lui avait fait Marie-Thérèse d’Autriche.

On lui enleva aussi deux jolies bagues ornées de diamants. — C’était tout ce qui lui restait de sa fortune passée. Elle aimait à se parer de ces deux petites pierreries ; elle s’amusait à les changer d’une main à l’autre. Ces deux petits diamants brillaient à ses doigts effilés comme brillait son œil bleu dans la pâleur de son visage. — Passe encore de lui voler ses diamants, mais lui arracher violemment l’anneau de son mariage, cette