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d’egmont.

Mais, comme c’était une femme noble et fière, maîtresse d’elle-même quand elle n’était pas trop surprise et trop épouvantée, Mme la comtesse d’Egmont, revenue de ses premières angoisses, envoya chercher M. de Guys par la vieille femme ; et, comme elle ne voulait pas être connue de ce jeune homme, comme elle voulait ne le revoir jamais, elle le fit conduire par la vieille femme dans son pauvre cabaret ; et c’est là, assise sur une misérable chaise, le coude appuyé sur une table de chêne, que M. de Guys, le soldat aux gardes, se trouva en présence de Mme la comtesse d’Egmont.

Vous peindre l’étonnement et la respectueuse admiration du jeune homme, et vous dire combien il la trouva belle, et noble, et digne de toutes sortes de respects, je ne saurais. Quand elle le vit, Mme d’Egmont releva la tête, et avec la plus grande simplicité, mais aussi avec le plus grand calme, elle parla ainsi, le jeune homme l’écoutant