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la comtesse

tant de larmes que lorsque Bossuet était dans la chaire, se livrant tout entier à ces paradoxes de génie qui épouvantaient la cour et la ville, les funérailles de la reine de Portugal ressemblaient à toutes les funérailles de la cour. Le grand intérêt de toutes ces femmes en grand deuil, c’était de voir, après l’absoute, Mme d’Egmont passer devant le catafalque et alors faire une de ces révérences si pleines de grâces qu’on admirait si fort dans la chapelle de Versailles. Et, en effet, parmi les femmes qui avaient conservé le secret de cette charmante révérence à la Fontange qui s’est perdue depuis avec tant d’autres supériorités non moins regrettables, la cour de Louis xv distingua surtout Mme d’Egmont.

Toute la cour était donc dans l’impatience de voir Mme d’Egmont saluer le catafalque, déjà même la jeune femme s’avançait sous le dais mortuaire. C’était bien sa démarche élégante, sa charmante taille, toute sa belle