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d’egmont.

En même temps la lettre de l’infortuné comte de Gisors échappait aux mains tremblantes du vieillard.

La comtesse d’Egmont ne pleurait plus, elle écoutait.

Le vidame, la voyant ainsi attentive, recueillit toutes ses forces, qui lui échappaient pour ne plus revenir.

— Écoutez, dit-il. Le comte de Gisors, le malheureux jeune homme qui est mort pour vous, il avait un frère, un frère qui n’était pas le fils de son père, un frère qui était mon fils, un frère perdu, égaré, sans nom, sans famille, mon enfant pourtant. Ce jeune homme s’appelle M. de Guys ; à l’heure qu’il est, il est simple soldat aux gardes-françaises. Le comte de Gisors était son appui et lui servait de père. M. de Guys est seul au monde : Gisors est mort, et moi je vais mourir. À présent, voulez-vous accepter le legs du comte ? voulez-vous prendre son frère à miséricorde et merci ? voulez-vous, noble jeune femme de