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la comtesse

Cependant le vieillard, rappelant toutes ses forces, se plaça sur son géant,

— Madame la comtesse, lui dit-il d’une voix éteinte, mais claire et calme, je commence par vous demander pardon de vous avoir fait venir, et d’avoir employé pour cela l’autorité que j’avais sur monsieur le maréchal ; mais, vous le voyez, je suis mourant, je n’attendais plus que vous pour mourir, et je ne pouvais pas mourir sans vous avoir parlé, je le jure par ce que nous avons de plus cher tous les deux !

À ces mots la comtesse, qui s’était quelque peu rassurée, redevint pâle et tremblante : elle comprit tout d’un coup qu’il y avait un lien invisible entre elle et cet homme ; elle baissa les yeux, et elle porta la main sur son cœur comme pour l’empêcher de se briser. Cependant le vidame continuait son discours.

— N’est-ce pas, dit-il, n’est-ce pas, madame, qu’il était jeune et beau, et qu’il vous aimait