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d’egmont.

— C’est l’ordre de mon père et l’ordre de mon mari, et je dois aller chez le vidame de Poitiers ce soir.

La vieille se tut, elle parut réfléchir ; puis, sans quitter son poste, elle dit au cocher :

— Tu vas aller tout droit ton chemin ; tu détourneras à gauche, puis à gauche, puis encore à gauche, toujours à gauche ; je t’arrêterai quand il sera temps.

Et voilà la voiture partie de nouveau. Et ce devait être une chose bizarre, cette vieille femme en guise de page galonné, ces cheveux blancs flottants, tout droits et tout raides, ces hideuses guenilles qui faisaient tache sur les panneaux de la voiture chargés de la croix des Guise, du casque des Richelieu et du glaive des d’Egmont.

Enfin la voiture s’arrêta vis-à-vis une immense porte cochère. Aussitôt la porte s’ouvrit à deux battants et les chevaux entrèrent dans la cour.

La vieille femme, qui n’avait pas quitté