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marianna.

cendres de sa mère, de rester encore une heure, en vain il lui dit qu’il allait mourir, elle fut impitoyable comme Georges l’avait été ; elle ne voulut, ou plutôt elle ne put rien entendre. Elle se refit libre ; et que feras-tu, misérable, de cette liberté ?

N’importe, elle est libre, elle respire, elle est seule, elle n’a plus là près d’elle ce délire qu’il fallait partager, cet ardent amour auquel il fallait répondre. Grand malheur direz-vous ; mais la vie est ainsi faite, et si vous voulez vous en plaindre, plaignez-vous à Dieu qui l’a faite ainsi. Donc elle part ; mais où va-t-elle ? Eh donc ! où voulez-vous qu’elle aille si elle ne retourne pas au doux pays de son enfance, dans la verte patrie de sa jeunesse, au hameau natal, sous le toit domestique ? Je ne sais, en effet, quelle attraction toute-puissante finit toujours par les ramener au bercail ces brebis égarées, mais toujours elles y reviennent. Quel que soit le chemin de traverse quelles aient choisi en