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marianna.

deviner que cette fois Henri a pris la place de Georges dans le cœur de Marianna.

Alors recommence de plus belle ce drame de l’amour. Ce sont les mêmes aveux, les mêmes transports, les mêmes délires. Les deux amants se plongent, le cœur le premier, dans ce profond oubli de toutes choses que connaissent seuls les amants. Jusque-là, vive la vie ! à bas la douleur ! à bas le remords ! Marianna est une femme nouvelle. Henri n’a plus rien à demander, ni à Dieu ni aux hommes ! Mais hélas, telle est la vanité des passions humaines, que déjà dans ce ciel bleu se montre un nuage ; déjà le ver se cache sous la fleur, déjà l’inconstance, cette maladie sans limite, gronde sourdement entre ces deux amours éternelles. Malheureuse Marianna ! Malheureux, malheureux Henri ! Car si cette fois c’est le même drame qui s’accomplit il s’accomplit en sens inverse. Prenez garde : l’ennui est le troisième remède à l’amour, c’est, aussi le plus funeste. Prenez garde, Marianna, il ne faut pas ainsi dévorer