Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
la comtesse

d’ailleurs les habitudes de cette maison et l’ordre des visites de la comtesse, qu’il n’était pas un homme de sa livrée qui ne sût à point nommé chez qui elle allait, selon le jour et l’heure de sa sortie. Néanmoins, après un instant d’hésitation, le cocher se décida à fouetter ses chevaux et à s’aventurer dans le Marais.

Cependant le ciel, qui depuis le matin était gros de nuages, se brisa tout d’un coup, tout d’un coup la pluie tombe à flots, et voilà que les murs ruissèlent, voilà que les ruisseaux se changent en torrents, voilà que le ciel est en feu, voilà que toute la ville est déserte ; car il en est des Parisiens comme de ces insectes qui, dans les belles soirées d’été, s’amoncellent et montent joyeusement dans un transparent rayon du soleil : au premier nuage qui tombe, plus d’insectes, plus de Parisiens ! Le cocher de Mme d’Egmont eut bientôt franchi la distance qui sépare l’hôtel de Richelieu du Marais.