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marianna.

victoire. La résulte était dans l’air, l’émeute était partout, dans les rues, dans les livres, au théâtre ; tous les esprits avaient la fièvre, toutes les âmes étaient en délire, toutes les ambitions étaient en branle. Chaque chose était déplacée à cette heure solennelle, la vertu et le vice ; toutes les passions bonnes ou mauvaises étaient revenues à la surface de la société et s’agitaient dans un immense chaos. Toutes choses étaient remises en question et hautement débattues par les uns et par les autres, par les vaincus aussi bien que par les vainqueurs ; car cette victoire, comme pas une victoire avait laissé toute place à la discussion ; elle n’avait épouvanté personne, elle n’avait fait taire personne. Dans cette masse de révoltés, révoltés par la victoire, révoltés contre la victoire, les femmes se distinguaient, comme au temps de la Fronde ; elles arrivaient en force de tous les coins du monde français, prêchant des religions, prêchant des républiques, prêchant hautement qu’il fallait briser le mariage.