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PÉTRONE.

tre. Le maître quitte un instant la salle du banquet, et alors voilà ces pauvres opprimés qui jasent comme les cailles échappées du ventre du sanglier.

— Moi, dit l’un, j’aime à passer du lit à la table.

— Moi, dit l’autre, j’ai le bain en horreur ; l’eau ronge le corps.

Un troisième parle de ce pauvre Chrysante, qui est mort le matin même.

— Laissez les morts en repos, dit un quatrième : la famine nous menace, et les pains d’un sou n’ont pas le poids. Oh ! nous sommes des lâches ! Si nous avions un peu de sang dans les veines nous étranglerions nos édiles.

— Bah ! disait celui-ci, la famine ne m’épouvante guère : nous avons dans deux jours des jeux publics et des gladiateurs ; le riche Glycon fait dévorer par les lions son trésorier, qui lui a enlevé sa maîtresse.

Celui-là, pareil à l’usurier Alfius (fœnerator Alfius) d’Horace, célèbre les douceurs de la