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PÉTRONE.

ment, la dernière orgie de Rome expirante. On a dit que Pétrone avait voulu vouer Néron à l’exécration du monde dans cet affreux chapitre : quand Pétrone écrivait ce chapitre il ne pensait pas à Néron plus qu’il ne pensait à Domitien ; il se disait tout simplement que puisque tout était mort dans l’Italie et puisque lui-même il allait mourir, il pouvait bien fouler aux pieds cette illustre poussière, et la jeter aux vents pour s’amuser à la voir emporter on ne sait où. Le festin de Trimalcion, c’est la dernière volupté de cette Rome effrontée qui ne vivait plus que de voluptés, c’est le dernier chapitre de l’histoire de Tacite, c’est le dernier vers de Juvénal, c’est la dernière saillie d’Horace, c’est la dernière épigramme obscène de Martial, c’est le dernier baiser d’Ovide, c’est le dernier feu de Properce, c’est la dernière invention d’Apicius, c’est le dernier soupir de Tibulle, c’est la dernière énigme de Perse, c’est la dernière déclamation de Suétone, c’est le dernier rôle de Néron. Donc donnez-vous