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PÉTRONE.

les poésies sont entassées pêle-mêle sur le même bûcher ; alors qu’Alexandre-le-Grand, au sortir d’un banquet, s’en va mettre le feu à toute une ville de la même main qui assassina Clytus ! Avez-vous jamais senti cet horrible frisson qui vous saisit à la fin de toutes les histoires antiques, vous trouvant tout d’un coup en présence d’un festin et d’un suicide ? Quand le dernier héros de ces grandes histoires a vidé sa dernière coupe, quand il s’est plongé un poignard dans le cœur, alors tout est dit, et il n’y a plus rien à voir dans ce monde désert que des pyramides, des sphinx à la gueule béante, des temples ruinés, des théâtres déserts, et en vérité ce fut une idée bien courageuse au christianisme de vouloir repeupler ces ruines, rendre la vie à ces histoires, le mouvement à ces déserts !

Bien que le festin de Trimalcion ne soit pas raconté par Tacite, cependant vous le lirez avec terreur, même dans les pages sans vergogne de Pétrone ; car c’est là, bien certaine-