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PÉTRONE.

plus de république sur la terre, il n’y a plus de dieux dans le ciel. Dans l’opinion de ces sceptiques, qui étaient faits pour venir au monde au temps de Régulus, Rome c’était le passé et l’avenir du monde, Rome c’était le soleil. Or, maintenant que Rome n’est plus qu’une ombre, mettons à profit ce crépuscule de ténèbres livrons-nous à l’orgie. Ainsi ont raisonné les grands seigneurs de Florence devant cette terrible peste qui a inspiré les contes licencieux et charmants ce Boccace ; ainsi ont raisonné l’une après l’autre toutes les nations définitivement perdues. Hélas ! c’était déjà, mais plus enveloppé de ménagements et de grâce, le raisonnement d’Anacréon quand il n’y eut plus de république athénienne ; c’était déjà le refrain timide du poëte Horace quand Auguste eut ouvert le chemin à Tibère ; fatal raisonnement que vous retrouvez toujours le même, et sous les mêmes roses décolorées, dans les poëtes licencieux et galants du règne de Louis XV… Et voilà