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PÉTRONE.

harmonie venue du ciel, et qui voulait dire que les dieux le quittaient ? Or, ces dieux, qui abandonnaient ainsi le général romain, savez-vous qui ils étaient ? C’était la tempérance, c’était la liberté, c’étaient les dieux tout-puissants et invincibles qui avaient fait la fortune de Rome.

Nous disions donc que le jeune homme, Giton, dans lequel Pétrone a personnifié tous les vices de la jeunesse romaine, après avoir étudié jusqu’à dix-huit ans les belles-lettres, récité les vers d’Homère et s’être pénétré des sévères enseignements de l’éloquence antique, n’avait rien eu de plus pressé que de s’affranchir de toute espèce de joug et de mener la vie d’un parasite et d’un bateleur. Singulière idée que Pétrone nous donne là de la jeunesse romaine, hélas ! et pourtant trop véritable exemple de ce que peut devenir, dans une société corrompue et corruptrice, un jeune homme sans frein, sans fortune, sans famille, dont toutes les passions sont