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PÉTRONE.

faite de Jugurtha, c’est-à-dire comme une chose toute simple sous ce beau ciel et sous cette intrépide despotisme des empereurs qui était devenu enfin le despotisme oriental. Voilà pourtant ce qu’avaient rapporté de leurs guerres efféminées, dans la Rome maîtresse du monde, Antoine et César ! Cléopâtre leur avait appris le despotisme dans toutes ses conséquences, moitié vice et moitié sang, fleurs et venin, vin et poison, une perle sans prix réduite en poudre dans une coupe remplie de vinaigre ! Ainsi Cléopâtre, morte sous l’aspic tout comme l’Orient est mort sous Cléopâtre, a pesé jusqu’à la fin sur le monde romain ; ainsi elle avait légué aux empereurs le double poison de ses voluptés et de son pouvoir aveugle et sans frein. Ne dirait-on pas en effet, à lire les pages molles et brûlantes de Pétrone, qu’il a assisté à ces festins célèbres de la reine d’Égypte, qu’il a parcouru à demi ivre les rues d’Alexandrie, cette même nuit où l’orgie d’Antoine fut interrompue par une