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PÉTRONE.

Cependant notre héros échappe à la justice. Il rend à elle-même cette belle Tryphène ; mais il garde, pour la vendre au brocanteur, la robe de la déesse Isis. La belle Tryphène s’en va comme elle était venue, se fiant pour arriver, Dieu sait où, sur sa beauté et sur sa jeunesse. Je vous avertis que ce livre est un livre de galanterie, non d’amour ; le temps de l’amour romain est déjà bien loin des mœurs où nous sommes. Virgile, au siècle d’Auguste, a trouvé la passion romaine ; Virgile a trouvé Didon, pauvre femme si abandonnée et si malheureuse ; Virgile a trouvé ce chaste amour d’Orphée et d’Eurydice : Te veviente die ! Il a mis ainsi la poésie latine sur cette voie nouvelle de la passion et des transports du cœur. Après Virgile sont venus de grands poêles qui, eux aussi, ont chanté avec toutes les grâces et toute la sincérité de la poésie leurs passions et leurs amours. Ovide a chanté l’amour comme un Français, Tibulle comme un Italien, Properce comme un Espa-