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PÉTRONE.

statue de la déesse Isis, il vole à la déesse sa robe de brocard et son cistre d’argent. Rome ne croit plus à rien, Horace vous l’a déjà dit : Donec templa refeceris. Rendre sa robe à la déesse Isis ! à quoi bon ? La robe de la déesse Isis couvrira le beau sein de la jeune Tryphène.

Lycurgue, ainsi payé de son hospitalité, fait courir après les fugitifs. On a enlevé Tryphène, la maîtresse de son ami, on a dépouillé de son manteau la déesse Isis : un adultère et un sacrilège pour commencer. — Dans le Satyricon, la justice romaine n’est pas mieux traitée que la religion de l’État. Tout à l’heure vous avez vu dépouiller la déesse Isis : écoutez comment on traite les officiers de justice, véritables oiseaux de nuit, qui, voulant s’approprier le manteau, demandent à haute voix qu’on dépose entre leurs mains les objets en litige. La justice, disaient-ils, prononcera sur ce différend. Ne sont-ce pas là, je vous prie, et tout à fait, les officiers de justice dans Gil-Blas ?