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PÉTRONE.

blé, cette forte terre romaine ne produisit plus que des fleurs ; toute cette belle et féconde et guerrière Italie appartenait tout entière à trois ou quatre mille riches, à deux ou trois millions de plébéiens dans la ville de Rome, à un million de cultivateurs, à un peuple sans fin d’étrangers, d’esclaves, d’affranchis, de Grecs, de Barbares, d’usuriers, de Juifs, ce vil peuple que vous voyez s’agiter et pulluler d’une manière infâme dans les satires de Juvénal. Or tout ce peuple tendait la main et vivait d’aumônes. Pour le nourrir ses empereurs avaient épuisé d’abord la Sicile, puis l’Égypte, puis l’Afrique ; et cependant cette populace de citoyens romains, plus insatiable chaque jour, s’en allait en disant, plus affamée que jamais : Panem et circenses (des spectacles et du pain) !

Ce que le peuple faisait en masse, des jeunes gens sans fortune pouvaient se le permettre à coup sûr. Ils se faisaient donc parasites sans honte et sans remords. C’est un