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PÉTRONE.

l’école ; l’étude est devenue un jeu frivole. »

Ne diriez-vous pas que ceci a été écrit hier ?

Cependant, au temps de Néron comme de nos jours, les études frivoles ne menaient guère à un but utile. En ce temps-là, comme aujourd’hui, au sortir de l’école, il fallait vivre. Ce n’est pas assez que d’être un bon rhétoricien et d’arriver, la mémoire remplie des auteurs classiques, au milieu de Paris ou de Rome : encore faut-il y trouver une petite place, un coin de terre à défricher, une vertu ou seulement un vice à exercer. Or, vertu ou vice, dans les grandes villes qui consomment chaque jour, et dans une si effrayante proportion, tant de vertus et tant de vices, d’ordinaire toutes les places sont prises. Notre jeune Romain, qui déjà regrette l’école, aborde une vieille femme en lui disant : « Bonne mère, ne sauriez-vous point où je demeure ? » La vieille femme mène le jeune homme dans une maison de débauche. Où vouliez-vous qu’elle le conduisît ? Cela vous apprendra,