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l’apologie

arriver dans cette Thessalie qui se souvient de Plutarque, son aïeul paternel, et de son arrière-grand-oncle le philosophe Sextus. À peine arrivé dans cette patrie des enchantements, il est saisi de toutes sortes de vertiges : ce ne sont qu’enchanteurs, magiciennes, métamorphoses, terribles coups de baguette qui changent les hommes en rats, les grenouilles en scorpions, et qui finissent par faire de Lucius un âne en chair et en os. Oui, un âne, jusqu’à ce qu’il rencontre en son chemin des roses ; et vous allez voir combien sont rares les roses dans cette belle Italie. Et cette étrange histoire dont il est le héros, c’est lui qui vous la raconte ; et il y croit de toute la force de sa croyance ; et, à ce propos, il fait l’histoire de tous les vices, de toutes les corruptions, de toutes les cruautés, de tous les adultères, de tous les sophismes qui dans le monde romain faisaient comme un corps de doctrine, pour l’opposer au christianisme naissant ; et il entre dans de tels détails, et il vous dit si bien les