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d’apulée.

bien porté ; si ma toge traîne dans un salon, elle me gêne autant qu’un haillon. Le plus riche est celui qui a le moins de besoins. Tu accuses mon père de m’avoir laissé pauvre : tu es un lâche. Autant accuser un bon cheval de ne point posséder de pâturages. Eh ! ne vois-tu pas, misérable, qu’en me reprochant mon bâton et ma besace, tu m’adresses la plus grande des flatteries ? Reproche donc au soldat son bouclier, au porte-drapeau son enseigne ! Diogène est aussi grand qu’AIexandre-le-Grand : il a son bâton, l’autre a son sceptre. C’est bon pour toi et pour les tiens, vil Emilianus, de posséder : vous ne valez que par là ! » Ainsi parle-t-il ; mais vous comprenez bien que je détruis, que je coupe, que je gâte tout ce beau passage digne de l’éloquence romaine à ses plus beaux jours.

C’est donc à travers ces bouffonneries et ces belles inspirations sérieuses que le noble écrivain arrive enfin, et il est temps, à l’ac-