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d’apulée.

Donc les envieux et les ennemis implacables d’Apulée, réunis dans un commun effort, accusent le poëte, et ceci devant les magistrats, d’avoir, à l’aide de ses maléfices, épousé la riche et bette Pudentilla, d’avoir par le poison, assassiné le jeune Prudens, enfant de quatorze ans, fils de Pudentilla. Ce fut un jour qu’Apulée plaidait contre Emilianus, l’oncle de sa femme, qu’il somma tout à coup Emilianus de soutenir les rumeurs dont il était l’auteur et de se porter partie civile. Il arriva alors à Apulée ce qui devait arriver à Beaumarchais à tant de siècles de distance : il se défendît lui-même, il se défendit avec courage, avec persévérance, avec cette insolence dédaigneuse qui serait d’un si dangereux effet dans tout autre cause que dans une cause très-juste. Le temps, qui a enlevé du son aile presque tous les légers et fragiles chefs-d’œuvre d’Apulée, a conservé cette défense, qui peut très-bien aller de pair avec les célèbres mémoires de Caron de Beaumarchais,