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LE DAGUÉROTYPE.

Diorama. Par la toute-puissance de cet art qu’il agrandissait, Daguerre nous a fait entrer dans l’intérieur des tableaux, dont avant lui on ne voyait que la surface : vous avez pénétré à sa suite dans les vieilles églises en ruines ; vous avez gravi la montagne, descendu le vallon ; vous avez parcouru les fleuves et les mers ; l’enchanteur vous a promené sans fatigue dans les plus curieuses capitales. Cet homme habile s’il en fut se jouait de tous les effets les plus multipliés de la lumière et de la couleur, qu’il faisait agir à son gré, l’une et l’autre, comme s’il en était le maître souverain. À de pareils spectacles, si nouveaux pour lui, le public restait ébahi et confondu d’admiration. Les peintres disaient entre eux : « Mais quel dommage que Daguerre, ce grand peintre, s’obstine ainsi à faire des tableaux plus beaux que la peinture ! » À cette admiration et à ces reproches Daguerre répondait en souriant, car lui seul savait bien où il voulait aller.