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les deux frères

qui sont venus en ce monde comme nous autres, au bruit de victoires de toutes sortes et de conquêtes de tous les genres. Français, ils devaient être à eux deux l’expression et le reflet d’une pensée germanique qui s’exprime en français et qui pense en allemand. Ces deux jeunes gens, qui font notre orgueil dans une certaine partie de l’art, ont été unis dans le berceau moins encore par les liens du sang que par la même admiration pour les chefs-d’œuvre, cette grande fraternité des artistes. C’était beau de naître alors dans cette Allemagne qui méditait la liberté, et de naître de parents français à l’instant ou la France impériale dominait le monde par la double force de la liberté révolutionnaire et du despotisme guerrier. 1804 sera en effet la grande année de l’ère nouvelle ; tous les hommes nouveaux de quelque force aujourd’hui sont nés en même temps que le siècle. Les deux frères Johannot sont entrés en se donnant la main dans ce siècle où commençait l’Empire, l’Em-