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la princesse

sement, ils s’occupaient à refaire l’album de ce noble confrère, qui les comprenait si bien.

Comme elle se sentait malade et plus souffrante qu’on ne l’a jamais dit, elle revint à Paris, où l’attendaient encore quelques beaux jours. Elle revit tous ceux qu’elle aimait ; elle sentit de nouveau autour d’elle ce mouvement actif des esprits qui lui était si nécessaire ; elle assista encore une fois à cet enfantement quotidien de toutes les idées qui soulèvent qui éclairent, qui inquiètent, qui agitent l’Europe ; elle retrouva ses artistes favoris, et je vous laisse à penser avec quel charmant sourire, avec quel geste charmant elle les reconnaissait tous ! Elle reprit le chemin de son atelier, et elle retrouva, non sans larmes, ses ouvrages commencés, son Bayard ébauche, sa Charlotte Corday déjà vivante ; et que de fois sa mère, inquiète, lui vint arracher des mains l’ébauchoir ! car, sans pitié pour elle-même, la jeune princesse pétrissait encore cette terre humide de ses pauvres