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la princesse

vides, et qui pourtant ne se souvient pas d’une désolation pareille à celle-là.

À vous tous, les esprits ingénieux et désintéressés des affaires de ce monde, qui vous occupez exclusivement d’art et de poésie, il n’est pas besoin de répéter quelle était la princesse Marie. Dans cette haute position où le ciel l’avait mise, elle était restée au fond du cœur le plus simple, le plus naïf, le plus honnête, le plus convaincu des artistes. Vous seuls donc, à cette cour où elle a paru comme un bel ange qui passe, vous pourriez dire tout ce que valait ce jeune esprit si habile à tout comprendre, tout ce génie caché sous ce grand nom royal, toute l’énergie de cette blanche main devant laquelle se prosternaient les plus superbes, et qui plus d’une fois, même dans les réceptions du soir, conserva la rude et glorieuse empreinte du ciseau des sculpteurs.

Car vous seuls vous avez appris de bonne heure à la connaître, cette jeune fille, votre émule, votre égale, votre maître. Dans ce