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fant ! mon enfant, blond aux blonds cheveux ! mon enfant frêle et riant qu’on va étouffer, qu’on va écraser, qui va mourir mon enfant qui se glisse comme un serpent au soleil, mon enfant qui s’ébat devant ma porte, mon enfant qui joue avec son agneau et qui boit du lait dans ma tasse tous les matins, mon enfant joyeux qui chante et qui sourit ! Mon enfant ! mon enfant ! Parlez donc ! dérangez-vous donc, messieurs et mesdames ! il me faut mon enfant ! Que regardez-vous donc dans le ciel ? Une mauvaise fumée, une mauvaise étincelle, une flamme qui grimace, une salamandre sans queue, une folie qui est ivre et qui se traîne dans les nuages ; mais à vos pieds, messieurs, à vos pieds est mon enfant ! regardez à vos pieds, messieurs, un pauvre enfant joli comme un soleil blond ! — Et elle se tordait les mains, et de courir çà et là appelant à haute voix son enfant, courant et ne s’éloignant pas du cercle où elle l’avait perdu. Pauvre mère le peuple insensible regardait