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ront bien haut dans les airs. Ajoutez que c’est un plaisir d’un instant qui pisse vite, le temps de couper une corde ou d’approcher une mèche. Ici, quand tout est fait, c’est du silence ; au feu c’est de l’obscurité. Je ne crois pas que jamais, depuis le commencement du monde, on ait entrepris une pareille comparaison.

J’en demande pardon à l’artificier.

Enfin, enfin, dans l’obscurité de la place publique, là-bas, là-bas, à travers ces ponts suspendus, sur ces bords où l’onde éclate et se brise, entre ces statues colossales, monuments sans proportion et sans actualité, à travers cette place de la Révolution si ensanglantée, et qu’attendent des jardins et des groupes d’eaux jaillissantes, voyez-vous cette faible lumière qui scintille, vacillante clarté qui paraît et disparaît inégalement, capricieux follet qui se joue autour de la poudre, âme rapide de cet artifice muet encore. Silence ! Il faut du silence pour bien voir ; la scintil-