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heurte, on se renverse, tous les yeux sont levés vers le ciel comme si on attendit un miracle. Que va-t-il donc descendre de ce ciel ? quelle rosée bienfaisante ? quel saint ange doit nous apporter le calme et la paix ? Pourquoi toute cette population attentive et recueillie ? Demandez-lui à elle-même elle ne vous le dira pas.


La foule sait-elle ce qui la pousse, ce qui l’appelle ? La foule marche comme le flot marche ; elle regarde en haut parce qu’en regarde en haut ; elle n’a ni foi, ni espérance, ni crainte. On l’appelle aujourd’hui pour regarder elle regarde ; il y a un an on l’appela pour briser un trône, pour défendre les lois pour rétablir la constitution de France, pour réclamer les droits de l’homme : la foule vint au premier appel. Elle brisa, elle renversa, elle exila, elle se rua dans la vengeance. Au-jourd’hui elle vient voir des fusées qui voient. Sublime foule ! stupide foule !