quand il traversa le jardin pour se rendre à la salle du bal.
À ce bal étaient conviées les plus belles dames révolutionnaires de la province. Mais vous savez que les femmes ne sont pas tellement révolutionnaires qu’elles ne restent quelque peu aristocrates quand il s’agit d’un brave, spirituel, élégant, jeune et beau gentilhomme qui sera fusillé demain.
Revenons à notre histoire. Le bal des fiançailles commençait. La fiancée était Mlle de Mailly, la petite-nièce de cette belle de Mailly qui avait été si aimée de Mme de Maintenon. C’était une jeune personne blonde et triste, malheureuse évidemment de se livrer à des noces et à la danse dans ces temps de proscription ; c’était une de ces âmes fortes qui sont très-faibles jusqu’à une certaine heure fatale qui n’a pas encore sonné pour elles ; mais, quand cette heure de force a sonné, c’en est fait, cette faiblesse d’âme devient une énergie invincible ; l’héroïne remplace la petite fille ;