Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/229

Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
LE MARIAGE.

je le prie, au nom du ciel, de me laisser aller à son bal cette nuit ; qu’il a ma parole d’honneur que je ne songerai pas à m’échapper. Dis-lui tout cela, Marie ; et dis-lui encore tout ce qui te viendra à l’âme et au cœur. Parle un peu haut, afin d’être entendue par ta maîtresse et d’intéresser ta maîtresse pour moi ; et grâce à toi, Marie, je n’en doute pas, il se laissera fléchir. Alors, si je suis invité à ce bal, alors, mon enfant, envoie-moi le valet de chambre de ton maître ; dis-lui qu’il m’apporte du linge blanc et de la poudre pour mes cheveux. — On doit trouver encore un reste de poudre dans le château. — Dis-lui aussi qu’il m’apporte un habit de son maître et qu’on me prête mon épée, seulement pour me parer ce soir : je ne la tirerai plus du fourreau. Mais va donc, va donc, Marie, va, mon enfant !

Et le jeune prisonnier tour à tour pressait et retenait l’enfant. À voir cela on n’eût pu s’empêcher de rire et de pleurer tout à la fois.