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VENDÉEN.

— Qu’est-ce cela ? dit le jeune homme, posant son verre et passant tout à coup de l’enthousiasme au sourire. Dieu me pardonne, dit-il, c’est un bal !

— Hélas, disait Marie, hélas ! oui, c’est un bal ; ma jeune maîtresse ne voulait pas danser, mais son mari et son père l’ont voulu. Elle va être bien malheureuse ce soir !

À ces mots le jeune Vendéen :

— Oh ! dit-il, ma bonne Marie, si tu es bonne, comme je crois, fais cela pour l’amour de moi : va, cours, vole, dis à ta maîtresse que le comte Baudelot de Dairval, colonel de chevau-légers, demande la permission de présenter ses respects… Ou plutôt ne dis pas cela, Marie ; ou plutôt va-t’en trouver mon hôte et non sa femme, et dis-lui que son prisonnier s’ennuie, que le bruit du bal va l’empêcher de dormir, que la nuit sera longue et froide, que c’est une charité d’arracher un malheureux jeune homme aux tristes réflexions de sa dernière nuit ; que