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LE MARIAGE.

Envoyez-moi à souper, car j’ai faim et besoin de repos.

Et ils se séparèrent en se disant du regard un adieu amical.

On apporta à dîner au jeune Vendéen. La jeune fille qui le servait, jolie Bretonne aux dents blanches, aux lèvres roses, à l’air pensif cependant, comme cela convenait à une timide enfant des campagnes qui avait déjà vu passer tant de proscrits, servait Baudelot avec une attention sans égale. Elle ne lui laissait ni répit ni trève qu’il n’eût mangé de tel plat, qu’il n’eût bu de tel vin ; car Baudelot fut servi tout à fait comme les convives de la maison. Le repas était magnifique. Le colombier s’en ressentit ; c’était presque comme au bon temps, quand les habitants ailes de la tourelle allaient ramasser les miettes du festin. Une fois, comme la jeune fille versait du vin de Champagne à Baudelot :

— Comment vous appelle-t-on, mon enfant ? lui dit Baudelot.