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LES DÉMOLISSEURS.

de remplacer l’élégante pierre par l’ignoble maçonnerie, l’innocent petit jardin qui jetait son air embaumé à tout le voisinage par un assemblage de couloirs malsains et mal famés ! Non, tant qu’il y aura à Paris ces rues étroites, ces échoppes pestilentielles, ces masures hideuses, ces coins misérables où se cachent la prostitution, le jeu, l’usure, le vol, toutes les misères, il ne vous sera pas permis de porter vos mains impies sur des maisons qui sont l’honneur de la ville, la salubrité de la rue, l’orgueil de leur quartier, le souvenir du gentilhomme qui passe, l’espérance du poëte qui les salue de loin, la tranquillité du commissaire de police, qui se dit : — Vivent les maisons si calmes, d’une apparence si honnête et qui se surveillent elles-mêmes ! — Non, tant que vous aurez à rebâtir vos faubourgs, qui sont la honte d’une nation policée et dont le premier aspect a fait peur même aux cosaques, il ne vous sera pas permis de changer ainsi, dans l’espérance de quelques loyers, le calme