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LES DÉMOLISSEURS.

son autre main elle relevait sa robe, si bien qu’elle montrait son pied tout nu et le commencement de sa jambe de cerf ; et ainsi chargée du poids des heures, elle semblait courir légèrement sur des roses épanouies et sans épines. À coup sûr une pareille horloge n’a pu annoncer que des heures de beauté et de jeunesse, de volupté et d’amour. Quand sa première maîtresse eut passé trente ans, et quand vint la tourmente révolutionnaire, l’horloge s’arrêta épouvantée, comme si elle eût été en effet une duchesse de l’ancien régime. Quand le roi Louis XVIII fut revenu de ses premières années de règne à Hartwell, l’horloge avait retrouvé le mouvement, la vie et sa douce chanson d’autrefois ; mieux que cela, elle avait retrouvé une maîtresse jeune et belle à qui elle pouvait dire à chaque instant : Je sonne l’heure de votre jeunesse et de votre beauté, ma souveraine ! Et voyez donc ce qui arrive ! en pleine paix une dernière révolution est venue sans crier gare ; elle a brisé de nouveau