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DE BEETHOVEN.

moi j’étais sur la terre, j’assistais au plus abominable charivari qu’on pût entendre ; lui il était dans le ciel, il entendait la musique de Beethoven !

À la fin mon supplice finit, sa joie finit ; il se releva harassé, mais bien heureux.

— N’est-ce pas, me dit-il, n’est-ce pas que cela est beau encore ? n’est-ce pas que le vieux Beethoven a encore du bon sang dans les veines ? n’est-ce pas que c’est là de la musique, et que j’ai été moi encore une heure ? Ah ! ils ont beau dire : Pauvre Beethoven ! malheureux Beethoven ! le pauvre malheureux Beethoven est encore le seul musicien de l’Allemagne ! N’est-ce pas, mon très-cher, que j’ai raison ?

En même temps il me pressait de ses grosses mains, il m’approchait de sa large poitrine, il me mouillait d’une grosse larme. Je répondis de mon mieux à ses caresses. Bon et digne Beethoven !

Puis il me dit :