Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’assez belle apparence, où notre Anglais passe la nuit. Que de songes bizarres, cette nuit-là, vinrent au devant du voyageur ! que de bruits étranges il entendit à son oreille ! Il se réveilla en sursaut le matin, à dix heures, tant il avait mal dormi.

À dix heures du matin tout Paris est éveillé depuis longtemps comme un seul homme : il s’arrête, il se démène, il gagne sa vie comme il peut, par le travail de ses mains, par le travail de sa tête, par la ruse et par la vertu, par l’intrigue et par le génie. Quand donc le pauvre étranger entendit ce grand bruit de Paris il eut peur que Paris ne prit la fuite, et, se levant à la hâte, s’habillant à la hâte, il s’élança dans la rue sans savoir le nom de cette rue, sans s’informer du nom de cet hôtel où il avait passé la nuit.

Son émotion était si grande, sa curiosité était si fort excitée que d’abord il marcha longtemps, à droite, à gauche, devant lui, par milles rues grandes et petites, par mille pas-